Après la chute de l'URSS, fin 1991, les crédits viennent à manquer. De plus, l'absence de nécessité du projet Bourane-Energia est de plus en plus évidente, malgré les quelques missions planifiées pour ravitailler MIR avec Bourane. Enfin, la guerre froide étant terminée les militaires russes n'ont plus besoin d'un tel engin et décident de fermer le robinet. En 1993 le financement est arrêté net, il n'y a même pas assez d'argent pour clore le projet, par contre personne n'a le courage de le fermer définitivement ce qui reviendrais à tirer un trait sur 18 ans de développements.
Bourane devient alors propriété du Kazakhstan. Les modèles de tests restent quelques années dans des hangars puis sont déplacés dehors pour faire de la place. Le hangar 112 qui abrite Bourane 1.01 (le seul modèle à avoir volé) et Energia est ouvert à la visite, mais faute d'entretien il s'effondre en mai 2002 (la restauration du toit a reprit en septembre 2006), en détruisant Bourane-Energia et en tuant 7 ouvriers. Baïkonour est dans une région aride, il ne pleut que quelques jours pas an (c’est une des raisons pour lesquels les autorités soviétiques ont installées le cosmodrome ici). Par contre le climat est continental, très chaud l’été (jusqu’à 40°C) et très froid l’hiver. C’est pourquoi le toit de ce bâtiment était isolé thermiquement mais pas contre la pluie. Le matériaux utilisé pour l’isolation était une sorte de mousse qui malheureusement se comporte comme une éponge. Et cette année là il a beaucoup plus, le toit s’est gorgé d’eau et quand les ouvriers on voulut le consolider celui-ci s’est effondré sous le poids de l’eau.
Aucun matériel de ce projet n'a été réutilisé jusqu'à maintenant, à l'exception des moteurs du premier étage d'Energia (fusée Zénith) qui propulsent le lanceur Sea Launch. Il semblerait que tout le travail accomplit par ces ingénieurs, techniciens et ouvriers soit allé en pure perte.
Bourane et Energia étaient fait pour briller dans l'Espace, mais sont finalement morts sur Terre.
